poesie

Tu n'es pas cette mouette mais Tu es sa beauté Tu n'es pas sa beauté mais la lumière de sa beauté Tu n'es pas sa lumière mais la lumière de sa lumière car sans Ta lumière nous serions nous-mêmes sans lumière comme ces cailloux qui perdent leur éclat quand...

à ma mère, Tu es ce désert sans fin et cet astre brûlant. Ce vide qui s'étend à l'infini et cette lumière d'abîme. Tu es cette eau qu'il faut aller chercher tout au fond du puits. Cette ombre légère et douce, cette fraîcheur inespérée. Tu es cet îlot...

Le monde se tait... Le réel ne livre rien de son secret: il garde le silence. Il est musique et chant, il est bruit et vacarme, murmure ou fureur; il est silence aussi, immobile gardien aux portes du Silence... Le monde garde son coeur. Mais au coeur...

Il vient une heure où le désir lui-même s'éteint dans l'Attente, comme l'ardeur du soleil dans la nuit qui s'ouvre. Alors au visage nu la nuit dévoile son visage.

"Je pars les mains vides et le coeur plein d'attentes"... Cette parole de Tagore déposée sur le seuil de la mort comme une fleur à la bien-aimée de son coeur, souvenons-nous en à chaque instant, au seuil de chaque être, de chaque chose, comme un amant...

L'éternité, ou plutôt le sentiment de l'éternité, - il se goûte à la fleur de l'esprit d'être désiré, il s'offre à la fleur comme fruit, à la soif profonde, brûlante, douloureuse et merveilleuse de la fleur. Il n'est qu'amour c'est-à-dire présent au double...

Soudain, ces enfants qui jouent glissant dans un rire presque silencieux, ce jardin émerveillé baigné d'une lumière calme, cette paix retirée et comme palpable, tout cela m'apparaît éternel - tout cela qui pourtant sereinement va à la mort. Oui, vie et...

Ma condition véritable est de voler malgré que parfois je boîte et peine à marcher; d'être et d'aller nu malgré qu'il me faille me vêtir; d'aimer mon unique Aimé passionnément et doucement, malgré que mon coeur, mon âme, soient vase de solitude et creuset...

à Maurice Bellet, En arche en o logos Au commencement était la parole ce sont les premiers mots d’un très ancien livre t’en souviens-tu Mais quand j’ouvre ton regard pour la première fois j’y lis les mêmes mots et ce sont pourtant des mots tout neufs...

Au commencement était la parole... Au principe de l'homme, quelque chose se donne à entendre. Ce n'est pas un Silence vide mais un Silence plein, habité, vivant. Et de cette Nuit chaude, humide, profonde, se détache une Parole de feu, comme la pointe...